Remparts d'Avignon dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine urbain Patrimoine défensif Rempart

Remparts d'Avignon

  • 1 Boulevard Saint-Roch
  • 84000 Avignon
Remparts dAvignon
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Crédit photo : Véronique PAGNIER - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

Moyen Age

Patrimoine classé

Les remparts, dans leur intégralité : classement par arrêté du 23 février 1906 - La tour, dite du Châtelet, commandant l'accès du Pont-Saint-Bénézet : classement par arrêté du 22 septembre 1914 - La tour n° 6 faisant partie des remparts : classement par arrêté du 18 juin 1915 - La tour n° 93 faisant partie des remparts : classement par arrêté du 11 septembre 1915 - Le terre-plein longeant les remparts à l'extérieur, limité par la bordure du trottoir à l'exclusion de la chaussée, de la Porte Saint-Roch à la Porte Neuve-Saint-Lazare d'une part, de la Porte Saint-Michel à la brèche Saint-Charles d'autre part : classement par arrêté du 27 janvier 1933 - Les terrains situé aux n° 50, 52, 54, 56 du quai de la Ligne : classement par arrêté du 13 septembre 1937

Origine et histoire des remparts

Les remparts d'Avignon ceinturent le bourg ancien d'Avignon, dans le Vaucluse (Provence-Alpes-Côte d'Azur), et constituent l'un des rares exemples en France d'enceinte conservée dans son intégralité. Leur centre historique, avec le palais des Papes, l'ensemble épiscopal et le pont d'Avignon, est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, et les remparts et leurs abords ont fait l'objet de plusieurs classements au titre des monuments historiques en 1906, 1914, 1915, 1933 et 1937. Le site d'Avignon trouve ses origines dans un emporion grec fondé par les Phocéens de Marseille et, au IVe siècle av. J.-C., s'inscrit dans la sphère massaliote ; la ville fortifiée sur son rocher devint ensuite la capitale des Cavares. Les premières fortifications romaines furent édifiées sous la colonisation au Ier siècle ; leur tracé supposé, de forme rectangulaire, a été proposé par Sylvain Gagnière et retenu par les historiens comme conforme au type romain. Au XIIe siècle, la cité se dota d'une double enceinte avec fossés reprenant en partie le tracé antique. En 1226, lors du siège mené par Louis VIII, la ville fut contrainte de faire abattre la plupart de ses murs et de combler les fossés, avec interdiction de reconstruire pendant cinq ans, puis les habitants édifièrent entre 1234 et 1237 un nouveau rempart, trente à quarante mètres à l'extérieur des ruines, achevé définitivement en 1248 ; un fragment de ce rempart médiéval subsiste à l'angle des rues Joseph Vernet et Saint-Charles. L'arrivée des papes à Avignon entraîna l'extension de la ville et la construction, sous l'impulsion de Clément VI puis d'Innocent VI, de nouvelles fortifications pour protéger le palais pontifical et les faubourgs ; ces travaux furent financés par des taxes locales et des subsides recherchés auprès des cours d'Europe. L'enceinte élevée entre 1357 et 1373 mesurait environ 4 330 mètres, atteignait huit mètres de hauteur et était bordée d'un fossé d'environ quatre mètres alimenté par la Sorgue et la Durançole ; elle comprenait douze portes, trente-six tours quadrangulaires et cinquante-six échauguettes. Les papes firent appel à des équipes de tailleurs de pierre dont les marques, relevées en 1880 par Albert et Auguste Maire, ont été conservées : on en dénombre près de 450 types, gravés sur la partie supérieure des murailles et interprétés comme des signatures d'ouvriers. La structure actuelle, principalement des XIVe et XVe siècles, a fait l'objet de restaurations successives ; la plupart des tours sont carrées et ouvertes du côté de la ville, trois tours face au Rhône sont semi‑circulaires et une tour polygonale a été édifiée au pied du Rocher des Doms par Antoine Carteron, qui réalisa aussi des ouvrages de protection devant la porte Saint-Lazare. Les remparts furent renforcés aux XVe et XVIe siècles, munis de canonnières pour l'artillerie, et font l'objet, au XIXe siècle, de campagnes de travaux importantes : entre 1860 et 1869 l'administration des Ponts et Chaussées et celle des Monuments Historiques ont procédé au remaillage des maçonneries et au doublage intérieur, tandis que Viollet‑le‑Duc dirigea la restauration de portes, murailles et crénelages. Conçus d'abord pour protéger la cité contre les routiers et les grandes compagnies, les remparts furent également utilisés comme digue contre les inondations ; les portes possèdent des entailles destinées à recevoir des batardeaux constitués de poutres remplies d'argile et de fumier pour rendre l'étanchéité. Des crues violentes ont néanmoins provoqué des effondrements, notamment un pan de mur d'environ trente mètres vers la porte Saint-Roch lors de la crue de 1856 ; à la suite de ces événements Napoléon III fit un don personnel de 50 000 francs pour la reconstruction et la loi du 28 mai 1858 imposa des travaux de protection qui furent suivis d'un plan d'aménagement des rives et d'endiguements à partir de 1860. Les travaux réalisés au XIXe siècle, notamment les contre‑murs adossés aux remparts, se sont révélés efficaces face à une crue comparable en 2003. Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs projets de démolition ou d'ouverture de brèches ont été proposés pour améliorer la circulation ou permettre des équipements ferroviaires, mais de vives oppositions et des protections administratives ont limité ces destructions ; malgré tout, les portes Limbert et de l'Oulle furent démolies sous l'administration du maire Gaston Pourquery de Boisserin à la fin du XIXe siècle, jusqu'à une nouvelle inscription en 1901 qui stoppa le programme. L'enceinte compte seize portes, certaines d'origine et d'autres aménagées ou percées plus récemment, dont des percées modernes et deux petites portes privées munies de grilles ; de nombreuses poternes ouvertes côté Rhône permettent des accès piétonniers et la rue des Teinturiers laisse passer un canal de la Sorgue sous les remparts avec un passage piétonnier aménagé au‑dessus et des sorties de part et d'autre des vannes. Les remparts ont aussi été un lieu d'activité économique et sociale, accueillant foires, marchés et transhumances, et ils ont inspiré artistes et écrivains qui ont salué la qualité de leur appareillage, la régularité des créneaux et l'effet des tours. Classés et étudiés par de nombreux auteurs et conservateurs, les remparts d'Avignon constituent aujourd'hui un élément majeur du patrimoine urbain, à la fois pour leur architecture militaire, leur rôle hydrologique et leur place dans l'histoire de la cité papale.

Liens externes